Pêche au toc

  • Une idée, un fantasme, une réalité

    Octobre sonne le clap de fin de chaque saison chez nous, si l’on m’avait dit que cette année je pêcherais ses dix derniers jours  exclusivement en sèche, je ne l’aurai pas cru une seconde. Il faut bien reconnaitre qu’après un printemps très pluvieux et des rivières en étiage sévère depuis début Juillet, des insectes qui n’étaient  pas à la fête. On aurait pu imaginer une fin de saison des plus difficiles. En septembre, les niveaux d’eau étaient au plus bas pour l’époque mais la température de l’eau était excellente et les truites avaient un taux de graciation exceptionnel. Certain cours d’eau était quand même en souffrance comme la Fillière, les Usses ou encore la Menoge, le type de rivière que je me défends de pêcher à cette période, préférant laisser les poissons tranquilles.

    Je passe donc ces dix derniers jours, sur deux rivières Alpines, l’une située en montagne où les veines d’eau sont encore bien oxygénées et l’autre en plaine sur des secteurs bien défini. Au vue des niveaux bas, la sèche était la technique reine pour traquer ces derniers poissons de l’année, fallait-il encore que les coquines dédaignent  sortir, ce fût au-delà de mes espérances. 

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    A part quelques sorties sans gobages où je pêcherai l’eau en sèche avec succès, le reste du temps se sera de la pêche à vue, accompagnés d’éclosions massive d’éphéméroptères. Une pêche en sèche qui ressemble au coup du soir que l’on peut faire l’été, des micros insectes accompagnés de minuscules gobages que beaucoup de moucheurs ne perçoivent pas. Des coups que j’adore, qui requièrent un bon placement par rapport au poisson, un posé et une dérive irréprochable, mais aussi un bon timing au moment du ferrage puisque le poisson vient cueillir la mouche en douceur dans la pellicule, on atteint pour moi la quintessence de la pêche à la mouche, chez nous. 

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    Un vrai régal de pouvoir toucher ce genre de poisson en sèche

    /.J'adore ces ambiances de fin de saison, la plupart du temps à cette période j'arrête de pêcher sur les coups de 17h, c'est le moment où l'activité se termine. Cette année coup du soir jusqu'à 18h30, un luxe

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    Après ces belles sorties, voilà qu’arrive cette foutu fermeture, je décide de la faire le samedi et de me garder le dimanche en famille, où il y aura trop de monde au bord de l’eau à mon goût. J’arrive sur ma première rivière de la journée, pas un seul pêcheur à l’horizon, bizarre. Je comprends très vite que comme les jours suivants les poissons ne répondrons pas à mes nymphes, les belles auront le bec au vent toute la journée, dingue. Après une vingtaine de poissons, il est temps de redescendre dans la vallée, les pêcheurs commencent à pointer le bout de leur nez.

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    Je suis addicte de ces adipeuses

    /La couleur des arbres me rappelle que je ne suis pas au printemps, mais bien en fin de saison

    Me voilà arrivé sur le dernier spot de la saison, je commence comme j’en ai l’habitude à monter la canne au bord de l’eau tout en scrutant la moindre activité en surface. J’aperçois d’entrer une  brisure sur l’eau pleine aval, puis une deuxième, à chaque passage de la soie dans les anneaux s’additionne un gobage, une fois la canne montée c’est une avalanche de spents (insecte mort dérivant sur l'eau les ailes à plat) qui s’agglutinent en fin de radier ou une dizaine de poissons les attendent, gueule grande ouverte. Le genre de moment magique qui demande à gérer son impatience, comprendre la fréquence de gobages et être capable de choisir le bon poisson. Pas évident puisque je suis dans l’impossibilité d’attaquer les poissons par derrière, je dois me résoudre à pêcher pleine aval à 20 mètres. Je comprends assez vite qu’elles montent sur des Heptageniidaes, j’avais aperçu aussi un ou deux Trichoptères qui dansaient sur la berge dans face. Quand il y a beaucoup de poisson à table, je monte souvent une imitation plus grosse en taille qui n’a rien avoir avec ce qu’elles gobent sur le moment, ça permet de faire la différence. Je monte donc un sedge en CDC et me reste plus qu’à choisir un poisson placé, de belle taille, pas évident vu que j’ai le soleil de face. Après un lancer pour appréhender la distance, le second sera le bon, ma mouche sera aspirée tout en douceur, comme le ferrage. 

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    Un joli poisson de fermeture

    /Les Heptas et autres Trichos étaient à la fête

    Je fais encore quelques poissons de plus petite taille, j’en loupe aussi. Je fini sur un coup du soir où je me casse les dents, sans trouver le moyen de faire monter un poisson. Je reste quelques minutes sans pêcher pour m’imprégner une dernière fois de l’ambiance de la rivière, la saison est TERMINEE.

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    C’est ce que  je croyais. C’était sans compter sur ma petite  femme qui le dimanche matin me fila des coups pieds au cul pour que je profite des dernières heures de la saison, je dois avouer que je ne me suis pas trop fait prier pour remettre les waders dans la voiture. Arrivé sur le premier spot, je comprends très vite qu’il ne se passera rien,  je remonte en voiture, ne  me reste plus que trois heures. J’arrive sur un secteur où j’ai beaucoup bourlingué cette année, comme la veille les poissons sont actifs en surface. Je rentre quelques petits poissons toujours en sèche, je prends surtout énormément de refus sur mes dérives. Il est 17h30, me reste plus qu’un poste sympa à faire, je pêche contentieusement la veine courante en sèche qui vient lécher une falaise, rien de rien, après dix jours en sèche,  je me résous finalement à enfiler une nymphe au bout de ma pointe en 12ct. Je réitère mes dérives  à l’endroit où ma sèche est passée, toujours rien. J’envoie alors ma nymphe de l’autre côté du courant, sur ce que j’appelle un coup mort. Un endroit qui pue le Fish à plein nez,  j’ai dû y passer une centaine de fois ces dernières années sans toucher la moindre écaille. Pour la énième fois de la saison ma nymphe arrive devant l’entrée de la cavité, sur une touche anodine, ma canne se met en U, je me fais aussitôt chahuter comme dans une machine à laver. Je la bride tout le long du combat, ce que je ne fais rarement sur les gros poissons où l’anticipation est primordiale. Mais là je n’ai pas le choix vu qu’elle n’a qu’une envie, rejoindre sa tanière où mon nylon ne survivra pas. Après une sérénade de quelques secondes, qui pour moi deviennent une éternité, j’entrevois enfin son museau qui vient s’accoupler à mon épuisette, s’ensuit alors un cri de soulagement qui fait écho dans la vallée une dernière fois. 

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    Ma canne a été fabuleuse, sans elle je ne serai jamais venu à bout de cette caudale

    /Ma dernière gueule de la saison/Comme dans un rêve

    C’était ma dernière dérive de la saison, qui me donne un de mes plus beaux poissons de l’année sur ma rivière, un coup de ligne que j’ai rêvé des milliers de fois, aujourd’hui c’est juste réel. Et dire que je ne voulais pas allez à la pêche, je dois ce poisson à une seule personne, ma femme, comme quoi parfois faut les écouter.

    J’ai passé beaucoup d’autres bons moments cette année, notamment avec les potes que je remercie pour tout ce que vous m’avez apporté, une pensée toute particulière à Tof et Michel, d’autres que j’ai très  peu vue cette année avec beaucoup de regret (hein mon Mig)  se sera à corriger pour l’année prochaine, je l’espère de tout cœur l’ami…

    Je n’oublie pas non  plus les belles rencontres que j’ai pu faire, une pensée à François le Creusois, à Dom le globe-trotter, à Seb le roi de la lunette en Ebène, sans oublier Romain le Charentais (Bozel c’est à droite !!), vous m’avez régalé les gars. Sans oublier mes deux princesses à qui je prends beaucoup de temps de Mars à Octobre, un grand merci pour votre patience, je vous aime. 

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    Vivement la saison prochaine pour partager de nouvelles passes d'arme, Arvi'pa

     

     

  • Jérôme découvre le Toc à la Nymphe

    Je reçois énormément de messages de pêcheurs, qui s’interrogent sur cette technique, nouvelle pour beaucoup. J’essaie toujours de répondre au mieux, à toutes les questions posées, même si ce n’est pas toujours évident, c’est plus simple d’expliquer la bonne dérive au bord de l’eau que devant un écran d’ordinateur. Je rencontre pas mal de pêcheurs chaque saison, pour leur montrer cette technique, très efficace.

    C’est donc comme ça que j’ai fais la rencontre de Jérôme, pêcheur à la mouche et au leurre confirmé, qui se posait beaucoup de questions sur cette pêche, j’ai alors organisé un petit après-midi pour lui. Pour lui donner des réponses à ses questions et aussi lui permettre d’être autonome avec cette technique. Il se posait aussi une autre question, comment j’arrivais à prendre des barbeaux juste en bas de chez lui, alors qu’il n’en avait jamais aperçu. La rencontre se fis donc au pied de sa terrasse, avec pour objectif lui faire prendre un barbus au Toc en nymphe. Les premières minutes sont consacrées à l’aspect du montage, choix du nylon, canne, moulinet, potence, nymphe à utilisés. Les questions fusent : « Pourquoi tu n’utilises pas de plombs, quel indicateur de ligne utilises-tu… »

    Ensuite on passe à la partie dérive, je lui montre les différentes possibilités, la tenue de la canne…

    Je le laisse se faire la main avec ma canne sur un petit lisse en contre bas. Puis je lui dis qu’on va passer aux choses sérieuses. Les barbeaux sont ici, entre le bloc et la veine d’eau, je le sens très sceptique à ce moment là. Je lui reprends la canne et lui montre la bonne dérive à effectuer. S’ensuit un ferrage, je lui passe alors la canne. Je le sens un peu perdu avec cette nouvelle canne plus longue et se bougre de barbeau  lui fait la misère. Je lui reprends la canne pour lui rectifier la tenue du poisson, mais il se décroche. Arrfff !!!

    On débriefe le coup de ligne, il est très étonné car il n’a pas du tout vu la touche. Je recommence alors, dérive, ferrage, je lui repasse la canne et le laisse se débrouiller, malheureusement le poisson se décroche de nouveau. Je le laisse alors faire les dérives lui-même, après quelques minutes, ferrage, bagarre de fou, épuisage d’un joli barbeau. Je le sens très heureux, il est surpris par le flux d’émotions que se poisson lui à procuré avec cette technique. Il devient alors plus a l’aise, après quelques décrochés, il enchaine les poissons avec beaucoup de facilité et de plaisir.

    .Pliage de carbone

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    Un pêcheur heureux

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    On essaiera aussi de faire sortir Dame Fario, mais elle n’a pas voulu jouer avec nous cet après-midi là. Il y a aussi eu cette touche rocambolesque, où Jérôme casse sur un poisson quelques minutes avant, le barbeau part avec tout, rigoletto, nymphe. Je reprends alors la canne et sur une touche bizarre, je ferre. Je me rends contre très vite que je n’ai pas ferré le poisson mais mon rigoletto de tout à l’heure. Avec la main je récupère le nylon et le poisson se décroche, mais cette fois sans nymphe et rigoletto. Un fou rire s’ensuit avec Jérôme, sur ce coup de ligne improbable.

    .Un petit barbus pour moi en fin de journée

    La nuit tombe, sur une belle rencontre avec un mec vraiment gentil et une très bonne mentalité, on projette déjà de faire une autre sortie ensemble. Affaire à suivre !!!

     

     

     

     

  • Emotions de Mars

    Enfin le début d’une nouvelle saison, j’en avais vraiment besoin, quel plaisir de retrouver la rivière. Cette année pas d’article sur l’ouverture, même si je l’ai fait (faut pas déconner quand même), avec deux poissons à la clef en ruisseau. Puis quelques sorties plus où moins réussi, dont ma première Dame en sèche sur le Fier, toujours un moment particulier de la saison pour moi.

    Mais ma plus belle journée aura été ce Dimanche 2 Mars où je suis devenu papa pour la première fois, quel bonheur !!!

    Comme vous pouvez l’imaginer en ce moment, je suis plus dans les couches et les biberons (Hein Brice F… tu m’avais prévenu pour tant), que dans le montage de mouches ou la traque de Dame Fario. J’arrive quand même à m’octroyer quelques heures de pêche, j’ai la chance d’avoir une femme en Or.

    Je planifie donc une petite sortie sur les Usses, après une journée de boulot bien remplie. Je choisi cette rivière, car les niveaux d’eau étaient très bon et que la température de l’eau est plus élevée en début de saison que sur d’autres rivières. J’ai une attache particulière avec ce cours d’eau, puisque c’est à ces côtés que j’ai vécu mes premières émotions au bord de l’eau, il y à déjà vingt ans. J’ai donc deux heures devant moi pour me faire plaisir, dans ces cas là où j’ai très peu de temps, je vais à l’essentiel. Je choisi de pêcher au toc en nymphe vue la pauvreté des éclosions cet après midi là, je sélectionne les veines d’eau déjà dans ma tête, avant d’arriver au bord de l’eau, d’où l’importance de bien connaitre les secteurs de la rivière que l’on va  pêcher. Je commence à pêcher une veine sur une bordure ça sent la blanchaille. Ca manque pas, je taperais 2 beaux barbeaux, pliage de carbone assuré, j’adore ce poisson..

    Des barbeaux bien gras pour ce début de saison.

    J'adore ce poisson, que je trouve très beau, qui procure toujours de beaux combats

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    Puis je pars sur des veines d’eau plus propice à Dame Fario, même si je n’y crois pas trop vu la densité en baisse sur cette rivière depuis plusieurs années, ça va être dur. Mais y a des jours où tu sens la pêche, c’est comme ça. Tu choisis les bonnes mouches, tu fais de belles dérives, tu t’accroche pas comme une grosse merde sur le fond et surtout la chance te sourie. Verdict deux  truites, dont une belle. Arrff !!! Ca fait vraiment plaisir de toucher un poisson comme ça sur les Usses. C’est la preuve, que la vie est toujours présente sur cette belle rivière, qui a tellement subi de déboires..

    Une seule dérive aura suffi pour faire sortir cette belle, sur ma nymphe

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    Une belle autochtones, avec une robe étonnante pour cette rivière

    Au final j’ai passé deux heures, avec le bruit de la rivière, une lumière fantastique sur l’eau, le Loxus qui siffle, le carbone qui plie, du mucus plein les mains =  Beaucoup de plaisir !!!!

    Sans oublier une des premières belles rencontres de l’année au bord de l’eau. Manu, que j’ai rencontré en sortant de la voiture, une personne très sympa, simple comme j’aime. On n’a malheureusement pas pu trop discuter, mais j’ai senti sa passion dans ces yeux. Avec un petit message sur mon site, que j’ai trouvé en rentrant qui m’a fait très, très plaisir !!! Manu ne t’inquiète pas, on va se revoir, avec grand plaisir.

    Ps : Jérôme la prochaine fois, que je vais sous le pont je t’appel pour l’apéro !!!!

    Arvi'pa !!!

     

     

     

     

     

     

  • Rencontre avec Steve et son paradis

    Enfin la rencontre avec Steve et son paradis, j’avais hâte, tellement hâte que je n’ai pas trouvé le sommeil de la nuit. La journée s’annonçait longue !!! Départ à 5 heures pour le pays du Gruyère. Je le récupère à la gare, où je trouve un mec avec une grande gentillesse et très simple comme j’aime, qui te met à l’aise d’entré. Direction la rivière, la journée s’annonce chaude donc le coup du matin sera important, même si on fera du fish toute la journée, au toc en nymphe.

    Arrivé au bord de l’eau, je découvre une petite rivière tout simplement magnifique, le niveau d’eau est bon, y a plus cas. Steve me montre les bonnes veines d’eau à prospecter et me laisse les meilleurs postes. Il ouvre le bal avec des ombres et je fais de même après avoir trouvé la bonne nymphe. Je comprends assez vite que le coco est là pour moi, il n’y aura pas de compétition, que du plaisir et surtout du partage. Le mot partage est un peu faible pour ce mec au grand cœur. Pour exemple ce poste magnifique qu’il me laisse pêcher :

    - Oh steve tu ne pêche pas là ?

    - Nan coco, je te laisse y a du gros fish là, aller fais moi une belle plaque.

    Première dérive, pendu, la plaque est au bout, un beau thymallus qui se bagarre comme un beau diable. Steve est encore plus content que moi, je comprends à ce moment là, que je vais me régaler toute la journée. Pour me remettre de mes émotions il me propose une petite pause, avec bière écossaise au programme, il est 9h30 !!!

    .Première plaque de la journée

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    Le p'tit déj!!!

    On enchaine Ombres et truites toute la matinée, avec des beaux poissons et quelques décrochés. Steve enrage après une truite de +50 qui lui donne du file à retordre, il se consolera avec un superbe ombre. Il a du niveau le coco, ses dérives au cadre sont fatales.

    ....Une belle plaque

    Il est l’heure du casse-croute, au menu, des produits de la Yaute que j’avais ramené, encore du partage et beaucoup de fous rires.

    Après cette petite pause frugale, on pêchera un secteur plus ombragé pour se protéger de cette chaleur étouffante, la rivière est toujours aussi belle, même s’il faudra slalomer entre les baigneurs qui enragent le steve. Comme pour le matin, il me fera découvrir les meilleurs spots du secteur qu’il connait comme ca poche, les beaux fishs s’enchainent tout l’après-midi. Comme le matin, je suis assez surpris par la densité et la taille des poissons, même s’ils ne sont pas pour autant facile à leurrer. Steve m’expliquera que son paradis a subi plusieurs micros pollutions ses dernières années et que la rivière s’en remet tout juste. En fin d’après midi, il me propose un petit coup du soir sur un pool, vu l’heure on file boire quelques bières au bistro en attendant…

    Le pool est magnifique, un peu déçu car je ne trouverais jamais la pêche même si je décrocherais deux poissons, ce sera une grosse bredouille pour moi. Le coco par contre enchainera les grosses plaques pendant une heure, une belle démonstration de pêche au cadre. Je me consolerai avec quelques truites plus en aval.

    ..Une beauté de cette belle rivière

    .Une superbe truite prise par steve

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    La journée se termine après 13 heures de pêche, je suis lessivé. Je ramène steve, qui m’offrira un beau cadeau, mon premier cadre encore une preuve de sa générosité. Au final, ça restera une journée gravée dans ma vie de pêcheur où j’aurai découvert une magnifique rivière, un petit joyau à protéger. Mais surtout une belle personne que je qualifierai en trois mots, partage, générosité et simplicité. Des choses de plus en plus rares dans le monde de la pêche.

     

    MERCI A TOI COCO

     

     

     

     

     

     

     

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