La truite autochtone en Haute-Savoie

Tout pêcheur s’est déjà posé la question de savoir si la truite qu’il vient de capturer, est née dans la rivière où elle a été introduite par l’homme.

En Haute-Savoie on a la chance de se poser une autre question, ce qui n’est pas le cas dans tous les départements français.

Les truites communes des rivières de Haute-Savoie sont elles autochtones (issues d’une colonisation naturelle) ou sont elles sauvages (bouclant naturellement leur cycle de vie) ???

C’est pour tenter d’y répondre que la Fédération de Haute-Savoie, la PMA et INRA, ont lancé un programme ambitieux en 2002. Des analyses génétiques réalisées sur le département ont montré l’existence de deux souches distinctes. Avec la présence d’une souche atlantique et méditerranéenne en rapport avec les deux grands bassins qui découpent le territoire français.

Souche méditerranéenneSouche méditerranéenne

Les truites qui ont colonisé les rivières haut-savoyardes après le retrait des glaciers, il y a 10 000 ans, sont venues de la zone méditerranéenne en remontant le Rhône et ses affluents. Ainsi la truite présente en Haute-Savoie appartient à la souche méditerranéenne à l’inverse les bassins de la zone atlantique ont été colonisé par la souche atlantique. Malheureusement l’homme (si intelligent !!!) a détruit le patrimoine génétique des cours d’eau. A la suite de repeuplements massifs de truites qui ont été pratiqué pendant plus de 100 ans sur l’ensemble du territoire français. Or les géniteurs utilisés en pisciculture étaient, jusqu’à une période récente, de souche atlantique (espèce plus facile à élever). En Haute-Savoie on a réintroduit pendant près d’un siècle des truites de souche atlantique dans les rivières, alors peuplées de souche méditerranéenne autochtone. Ce qui y a eu pour effet l’hybridation des deux souches voir l’extinction de la souche méditerranéenne sur la majorité des rivières.

Souche atlantique

Souche atlantique

L’étude a permis après l’analyse de 1800 poissons de localiser les populations de truites autochtones génétiquement saines. Au final 9 secteurs de rivières ont pu témoigner de présence de truites autochtones, la Dranse d’ Abondance, la Dranse de Morzine, le ruisseau de Chevenne, le Borne, le Chéran, les Usses, le Fier, la Fillière et la Chaise. Chose étonnante, on peut constater que chaque population de truite a développé des caractéristiques différentes pour s’adapter à chaque rivière. Par exemple une truite de la Chaise aura une robe de couleur tirant sur le bleu, alors qu’une truite des Usses aura une robe marron avec des zébrures, type rivière de l’Ain. D’autres éléments varient comme la taille des nageoires…Tous ces éléments morphologiques sont déterminants pour la survie de nos truites en milieu naturel. Ils permettent la résistance aux milieux souvent pauvres en nourriture et à nos courants forts de nos rivières torrentueuses et surtout de boucler naturellement leur cycle de vie, sur le long terme.

Les indices pour différencier les deux souches.

Les indices pour différencier les deux souches

Aujourd’hui la Fédération « essaie » de sauvegarder la population de truites autochtones, en abandonnant le repeuplement en truites non indigènes et par des aménagements du milieu. Même si cela ne suffira pas à la pérennité de la souche autochtone, on peut désormais entrevoir une gestion durable du patrimoine truite en Haute-Savoie.

La truite autochtone est un patrimoine naturel irremplaçable et inestimable, qu’il est urgent de sauvegarder. Elle a aussi une grande importance sur le plan halieutique du fait de son caractère sauvage et sportif. Elle constitue ainsi un atout économique certain pour la pêche en Haute-Savoie et en FRANCE.

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 + Information sur le site de la fédération de Haute-Savoie ou http://www.truites-autochtones.org/

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

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Commentaires

  • combaz
    • 1. combaz Le 11/09/2014
    Bonjour
    Bravo pour ce site super bien ficelé. Je n'ose pas imaginer le boulot que ça doit représenter ! Je me consacre presque exclusivement à la pêche à la sonde, mais Depuis queque temps je remets de temps en temps mes waders et je vais rendre des petites visites à dame fario sur le cheran que j'avais abandonné il y a 17 ans maintenant... du bonheur à l'état pur ! En tout cas si tu n'a jamais essayé la pêche en nymphe des coregones sur nos lacs alpins, ce serait avec plaisir que je te la ferais decouvrir ...
    Jacky
    • georges74
      • georges74Le 11/09/2014
      Salut Jacky je suis très content que mon site te plaise. Oui c'est un peu de boulot, mais c'est aussi un plaisir de partager mes idées et ma passion avec le plus grand nombre. C'est avec un grand plaisir que je te rencontrerais pour partager ta passion du Corégone.

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